TAIZÉ (COMMUNAUTÉ DE)

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TAIZÉ (COMMUNAUTÉ DE)

TAIZÉ COMMUNAUTÉ DE

La seule communauté cénobitique d’hommes qui se soit développée au sein des Églises issues de la Réforme et, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, important centre de rencontres œcuméniques. Le fondateur et prieur de Taizé est le pasteur Roger Schutz, né en 1915 à Provence (Suisse), où son père était pasteur lui-même. En 1939, alors qu’il poursuivait à Lausanne ses études à la Faculté de théologie des Églises libres du canton de Vaud, il regroupa quelques amis dans un travail commun, animé par une prière commune, et organisa des colloques et des retraites spirituelles; il s’agissait d’une sorte de tiers ordre de laïcs, qui prit le nom de Grande Communauté.

Afin de développer et d’approfondir son action, Schutz, qui se sent attiré à la fois par le cénobitisme et par l’œcuménisme, se met en quête d’une maison. Après quelques recherches en France (où réside une partie de sa famille), il en acquiert une, en 1940, dans le village de Taizé (Saône-et-Loire). Seul dans cette vaste demeure, il accueille pendant deux ans des réfugiés qui fuient les persécutions nazies, songeant toujours à y installer une véritable communauté. De retour en Suisse à l’automne de 1942 et recherché par la Gestapo, il ne peut rentrer en France avant la fin de la guerre. Il rencontre alors à Genève trois étudiants, M. Thurian, P. de Souvairan et D. de Montmollin, qui se joignent à lui pour organiser ensemble une communauté. Ils s’établissent dans un appartement, reçoivent des intellectuels, des ouvriers, des amis de la Grande Communauté, en étayant leurs travaux, ouverts sur le monde, par une vie de prière.

R. Schutz, qui soutient en 1943 sa thèse de théologie (L’Idéal monacal jusqu’à saint Benoît et sa conformité avec l’Évangile ), est consacré pasteur l’année suivante dans l’Église réformée du canton de Neuchâtel. Dès l’automne de 1944, le petit groupe s’installe à Taizé, organise un foyer pour enfants abandonnés et développe des relations œcuméniques avec des prêtres et des fidèles catholiques de la région. De nouveaux membres demandent leur admission et, à Pâques 1949, sept novices s’engagent «pour la vie et au service de Dieu et du prochain dans le célibat, la communauté des biens et l’acceptation d’une autorité». Peu à peu la communauté se développe. En 1951, pour la première fois, des frères sont envoyés en mission pour être des «témoins du Christ» parmi les pauvres et les déshérités. En 1952-1953, Schutz rédige la Règle de Taizé qui trace les lignes principales de la vocation des frères; elle insiste particulièrement sur la nécessité d’œuvrer en faveur de la réunification des chrétiens: «Aie la passion de l’unité du corps de Christ», lit-on dans son préambule.

La communauté compte environ quatre-vingt-dix membres, dont la moitié réside en divers points du monde. Presque tous protestants, ils appartiennent à diverses dénominations et sont originaires d’une dizaine de pays. Des frères catholiques ont également été admis, dont un prêtre; ils participent à toutes les activités, à l’exception de la communion. La communauté vit avec un double souci de présence à l’Église et au monde: à l’Église, par ses offices et ses prières; au monde, par l’activité professionnelle que tous les frères exercent. Au départ, elle fut mal acceptée par les Églises protestantes; mais, en 1958, le synode de l’Église réformée de France émit dans une certaine mesure un vote de confiance à son égard. Du côté catholique, on suit avec beaucoup d’attention le développement de cette œuvre; la communauté dispose d’ailleurs, depuis 1971, d’un représentant auprès du Saint-Siège. Depuis quelques années, Taizé, qui avait toujours été un lieu de rencontre, reçoit la visite d’un nombre croissant de jeunes, qui avoisine les cent mille participants chaque année; un concile des jeunes, préparé depuis 1970, s’y est tenu au cours de l’été de 1974. Depuis 1985, un «pèlerinage de confiance sur la Terre» est organisé dans une ville d’Europe et même à Madras; plus de cent mille jeunes étaient à Vienne en 1992.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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